La mode afro en France
Les siècles passent et pourtant, Paris reste la capitale mondiale de la mode. Les créateurs le savent, et beaucoup partent tenter leur chance dans cette bouillonnante ville. Parés des tissus atypiques du continent et d’un style décalé, les designers africains partent, eux aussi, à la conquête de la France pour y inscrire leur mode.
Désormais, la mode africaine n’en est plus à débuts et sa popularité continue à croître. Elle a d’ailleurs mis Paris à ses pieds, en s’imposant de diverses manières.
Des stylistes et des marques devenus célèbres
A priori, le wax est une matière que les gens associent irrémédiablement à l’Afrique. Certains créateurs ont décidé de sublimer ce tissu pour faire resplendir l’excellence africaine. Youssouf et Mamadou Fofana ont fait ce choix. La marque de vêtements de ces deux frères rayonne, à présent, dans les grandes chaînes de distribution. En effet, Monoprix affiche fièrement les habits de Maison Château-Rouge.
De la même manière, Bazara’Pagne propose diverses créations à base de wax. Toutefois, cette marque met en avant d’autres tissus africains tout en ayant su garder des prix abordables.
D’autres talents ont pris le parti de délaisser totalement le wax. C’est le cas d’Imane Ayissi. Ce jeune styliste africain est réputé dans le monde entier, jusqu’aux États-Unis. Il a, de son côté, mis à l’honneur le kente dans une de ses collections. Marque de fabrique maison, Ayissi véhicule toujours une histoire dans ses défilés, pour faire connaître également la culture africaine.
Pour sa part, la boutique Peulh Vagabond met en valeur un tissu africain à la fois. Elle sélectionne ainsi des tissus de fabrication locale qui soulignent la qualité de ses œuvres.
Enfin, pour s’imprégner totalement de l’univers de ce continent, une adresse se révèle incontournable à Paris en matière de mode africaine : Saargale. Cette boutique commercialise des vêtements, mais également divers accessoires et même des objets de décoration pour la maison. D’autres marques confient aussi la vente de leurs produits à Saargale. Les pièces sont évidemment des créations uniques.
Tremplin pour les talents africains
Les organisateurs d’évènement accordent, eux aussi, de plus de plus de place aux talents africains. Valérie Ka, mannequin de métier et fondatrice d’une marque d’habits, a même décidé de les défier dans le bon sens du terme. Pour cela, cette métisse française et ivoirienne a mis sur pied le Concours Africa Fashion Up. Cette compétition s’est tenue pour la première fois en 2021 et a rencontré un franc succès. Des designers de la diaspora et concurrents du continent africain ont répondu à l’appel. La première édition a accueilli 45 candidats, tandis qu’ils étaient 166 à la 2e en 2022.
Les 5 meilleurs stylistes ont la chance de présenter leur collection à l’occasion d’un défilé. En 2023, un public de 450 personnes sera invité pour découvrir toutes ses créations de mode. Les finalistes seront jugés par un panel de spécialistes issus des grandes marques dont Balenciaga et même les Galeries Lafayette. Ces 5 espoirs de la mode africaine auront aussi la chance de participer à des ateliers de la HEC. Enfin, ils assisteront également à des masterclass de la maison de couture Balenciaga.
En dehors de cette compétition, il faut aussi citer l’EFI : Ethical Fashion Initiative for African Brands. Cet événement choisit des jeunes talentueux afin de leur offrir un tremplin sur la scène internationale. Les dernières recrues ont eu la chance de participer à la Fashion Week 2022-2023. Il faut souligner que l’EFI est un organisme qui s’est fixé pour vocation d’aider les artisans à sortir de l’anonymat. Avec cette initiative, il fait en sorte que les talents issus de milieux défavorisés puissent montrer l’étendue de leur savoir-faire aux grandes marques. Cet organisme est l’initiative de Simone Cipriani, officier des Nations Unies, et intervient également en Asie.